Historique

La période des origines, de 1946 à 1949

Félix Trombe réalise à Meudon, avec Marc Foex et Charlotte Henry La Blanchetais, le premier programme expérimental d’obtention de hautes températures à l’aide de concentration de rayonnement solaire, renouant ainsi avec les travaux de Lavoisier au XVIII° siècle. Ce premier « poste de chauffage solaire » de 2 kW utilise un concentrateur parabolique de projecteur de défense antiaérienne en monture polaire.

Un nouvel outil est né pour la chimie et la métallurgie à haute température. Cette étape conduit à la construction du four solaire de 50 kW de Mont-Louis à l’initiative de F. Trombe et considéré par lui-même comme la maquette d’un four solaire industriel futur.

Cet appareil servira de modèle pour la construction et l’utilisation de nombreux fours solaires dans le monde.

Projet de four solaire vue de face 1958
Four de 50 kW de Mont-Louis

1968, le début

Les laboratoires CNRS déménagent de Mont Louis dans le bâtiment du four solaire d’Odeillo. Une période de réglage et qualification des installations débute.

La période de 1971 à 1984, la croissance

Une première phase de 1971 à 1976 correspond simultanément à une phase de montée en puissance des utilisations du four solaire de 1000 kW du CNRS à Odeillo dans le domaine des essais de matériaux de hautes températures et à une phase charnière. Il se produit alors le premier choc pétrolier de 1973 qui induit le redémarrage du solaire aux USA.

La conséquence de ces orientations est le basculement des activités d’Odeillo sur des programmes d’essais de chaudières solaires dans le cadre des projets de centrales solaires à tour.

En effet le champ d’héliostats d’Odeillo était le seul dans le monde à cette époque. Une seconde phase entre 1976 et 1984 est associée à des développements originaux : les applications des hautes températures obtenues par concentration du rayonnement solaire à la production de vecteurs d’énergie comme l’hydrogène ou les métaux. Par ailleurs, des recherches sur le stockage de l’énergie par voie chimique sont initiées.

La période de 1984 à 2003, le retour aux sources

A la sortie de cette deuxième vague du solaire et jusqu’en 2003, de façon générale, tous les fours solaires, anciens et nouveaux, sont redevenus des outils de haute température dans le domaine des matériaux, c’est à dire ont retrouvé leur vocation d’origine : très peu d’entre-eux sont consacrés à des travaux sur la « chimie solaire » (chaleur de procédés et vecteurs énergétiques ou stockage chimique de l’énergie). (Claude Royère « L’énergie solaire en France » éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques ). En particulier l’utilisation des fours solaires pour tester et améliorer les matériaux pour les applications spatiales se développe à cette époque. Les laboratoires sont unifiés en 1986 sous l’impulsion de C. Dupuy sous le nom de Institut de science et de génie des Matériaux et Procédés (IMP), l’IMP intègre des équipes de l’Université de Perpignan.

Depuis 2003, la renaissance et les grands projets

Les contraintes environnementales (réchauffement climatique, protocole de Kyoto) et énergétique (hausse du prix du pétrole) ont conduit le CNRS et certains industriels à s’intéresser de nouveau à la conversion de l’énergie solaire à haute température en vecteurs énergétiques tels que l’électricité et l’hydrogène. Des nouveaux programmes de recherche ont donc été initiés. En 2004, l’ « énergie solaire » retrouve sa place dans le nouvel intitulé du laboratoire (PROMES), sous la direction de Gilles Flamant. La même année l’Alliance européenne SOLLAB est créée et le projet européen SOLFACE d’accueil des scientifiques de toute l’Europe sur le site de Font-Romeu est mis en place. En 2006, la rénovation du champ d’héliostats de Thémis est lancé en partenariat avec le Conseil Général des Pyrénées Orientales et des grands industriels français. En 2009, le projet européen SFERA (programme « Capacities ») est initié et continue depuis (SFERA III). En 2011, l’Equipex SOCRATE (SOlaire Concentré, Recherches Avancées et Technologies Energétiques) et le Labex SOLSTICE (SOLaire, Sciences, Technologies, Innovations pour la Conversion d’Energie)  sont sélectionné par le CGI. Le Labex SOLSTICE est renouvelé pour la période 2020-2024.

Ces différents projets ont un impact important sur :

  • L’amélioration des performances et de la flexibilité des installations solaires à concentrations opérées par PROMES ;
  • L’ouverture internationale du laboratoire : accueil de chercheurs étrangers, projets européens et internationaux ;
  • Le développement de recherches amont et d’applications dans le domaine des centrales solaire de nouvelle génération (amélioration du rendement, diminution des coûts -en particulier du stockage-, intégration au réseau), des combustibles renouvelables (hydrogène, gaz de synthèse) et des matériaux innovants.

Les infrastructures solaires développés par PROMES sont mises en œuvre dans de nombreux projets européens coordonnés par le Laboratoire : SOLHYCARB, CSP2, SOLPART, Next-CSP et POLYPHEM.